lundi, mai 20, 2024

Maroc : Le leadership féminin au cœur du forum MEDays 2022

   

En marge de la 14 -ème édition du forum des MEDays qui s’est tenu du 02 au 05 novembre 2022 à Tanger sous le thème « De crises en crises : vers un nouvel ordre mondial ? », un panel dénommé « Leadership et Entreprenariat féminin en Afrique : Les femmes, matrices de développement du continent » a permis à des femmes venant des quatres coins du continent africain d’échanger sur le leadership des femmes et des défis auxquels elles sont confrontées pour mener à bien leurs activités. Ce débat a mis en lumière les difficultés des femmes dans l’entreprenariat à travers les technologies, la finance, la formation, la compétence.

Selon les dernières statistiques de l’Unesco, l’Afrique est le continent où il y’a le plus de femmes entrepreneures environ 25%.  Ces dernières contribuent de 7 à 9% du PIB correspondant entre 150 à 200 milliards de dollars.

Par ailleurs, elles sont confrontées à de multiples défis liés aux crises qui affectent le leadership féminin et leurs activités entrepreneuriales. Les femmes ont ainsi besoin d’outils nécessaires qui leurs permettront de s’automatiser et de faire face aux nombreux aléas.

Le panel a donné l’occasion à ces femmes venant des quatres coins du continent africain de partager leurs expériences en matière de leadership et d’entreprenariat.

Aabir Król Rhardane, la belge d’origine marocaine, Co-fondatrice et Présidente Directrice Générale de Nénuphar

Modérant la discussion, Aabir Król Rhardane, la belge d’origine marocaine, Co-fondatrice et Présidente Directrice Générale de Nénuphar, une entreprise d’investissement a laissé entendre que« le leadership féminin est un sujet transversal touchant plusieurs domaines tels que la politique, les affaires, … ».

Honorable Zanetor Agyeman Rawlings

Pour l’Honorable Zanetor Agyeman Rawlings, politicienne membre du parlement ghanéen pour la circonscription de Klottey-Korle, au Ghana, l’accès au financement des femmes est différent de celui des hommes. Ces derniers ont accès aux propriétés et au foncier alors que les femmes peinent à accéder à des financements bancaires. Ceci constituent des barrières qui freinent leurs activités. Elles ajoute que « les femmes africaines sont des survivantes à cause de tous les obstacles quelles rencontrent. Le leadership en Afrique n’est pas aussi facile car les femmes jouent leurs rôles traditionnels au niveau de la société mais cette forme de leadership n’est pas officiellement reconnue. »

Mme Rawlings a également expliqué que l’Afrique a besoin de plus de politiques qui soutiennent de manière consciente le leadership des femmes car elles jouent un rôle important dans les conflits sur le continent à travers le maintien de la paix et de la médiation.

Amina Ahmad Nagogo, Fondatrice et Présidente Directrice Générale chez Datharm au Nigeria

Selon Amina Ahmad Nagogo, Fondatrice et Présidente Directrice Générale chez Datharm au Nigeria, Malgré les obstacles, il faut reconnaitre une augmentation de la représentation féminine dans les instances dirigeantes et de prises de décision. Au Nigeria par exemple le cabinet Deloitte indique une augmentation de 60% de femmes dans les conseils d’administrations, avec 7% d’entreprises dirigées par des femmes.

« Il y a des résultats positifs avec de grands progrès qui sont faits au niveau du continent. Le leadership des femmes africaines est déjà acquis car les femmes se battent pour l’égalité des genres qui devraient être un droit normal accordé aux femmes » a-t-elle salué.

Mezuo Nwuneli cofondateur et associé directeur de Sahel Capital

Seul homme représentant la gent masculine dans ce panel, Mezuo Nwuneli cofondateur et associé directeur de Sahel Capital, une société d’investissement privée axée sur l’agro-industrie a indiqué que « pour mener la croissance à travers le continent africain, il faudrait mieux engager et considérer les efforts des femmes. Si nous voulons faire des investissements efficaces, il nous faut cette diversité de compétences ».

Pour Mr Nwuneli, en tant que leader masculin, en matière d’investissement, il faut chercher à améliorer la gouvernance, examiner les entreprises pour s’assurer que la culture encourage la diversité et faciliter l’accès à des postes de responsabilités pour les femmes.

 En vérité, il faut que les femmes restent dans une culture qui reconnaisse leurs compétences et leurs talents afin d’assurer leurs avantages concurrentiels.

Linda Aphing Kouassi, fondatrice du cabinet Kaizene

D’après, l’Ivoirienne Linda Aphing Kouassi, fondatrice du cabinet Kaizene, les entrepreneures prennent des risques à partir du moment où elles décident de se lancer dans l’entreprenariat. « Si vous voulez pas échouer ne vous lancer pas dans l’entreprenariat », a-t-elle martelé.

 Pour être entrepreneure, Il faut s’assurer d’avoir les compétences au-delà des finances. Les femmes doivent s’assurer d’avoir une position forte et de mériter leurs positions et leurs places. Elle a ajouté qu’entreprendre rime avec une communication efficace entre les hommes et les femmes pour discuter des partenariats, des investissements entre autres.  Enfin, selon la top management du cabinet Kaizene, une entrepreneure doit savoir se vendre, comprendre le marché car le financement vient après la compréhension et la maitrise du projet.

Ethel Cofie, PDG et directrice de Ethel technologies consulting

La ghanéenne Ethel Cofie, PDG et directrice de Ethel technologies consulting, a souligné l’insuffisance des fonds alloués aux femmes malgré leurs efforts. « L’économie des start up a levé plus d’un milliard de dollars de fonds mais 2% sont allés vers des entreprises détenues par des femmes » a-t-elle fait savoir.   

Selon elle, les investisseurs perçoivent la femme comme étant un risque inhérent donc il faut qu’elles soient prêtes à répondre de manière efficace à tous les risques quelles peuvent confronter en mettant en avant leurs opportunités et cela nécessite une formation.

Le Docteur Kaouthar Lbiati, Directrice Heplon conseillère stratégique de petites entreprises pharmaceutique et de fonds d’investissement

Le Docteur Kaouthar Lbiati, Directrice Heplon conseillère stratégique de petites entreprises pharmaceutiques et de fonds d’investissements a partagé des solutions qui reposent sur quatre piliers que les décideurs politiques doivent prendre en considération : Premièrement, donner accès au capital via le financement participatif, les subventions, les micro- crédits entre autres ; Deuxièmement donner l’accès à l’alphabétisation concernant le financement et les connaissances relatives aux leaderships ; troisièmement l’accès aux marchés publics et aux marchés internationaux, Quatrièmement ajuster les politiques en se basant sur les données.

 Elle a en outre souligné qu’il faut sponsoriser les recherches sur les femmes entrepreneures et guider les politiques selon les données disponibles et avoir une approche écosystémique et sectorielle.

L’approche écosystémique est liée aux réformes des investissements publics et privés d’une manière à favoriser l’accès aux capitaux, à l’information et à la communication.  L’approche sectorielle est relative aux politiques ciblées qui s’adressent à la science, à la technologie et à la formation.

Solape Akinpelu CEO de Hervest au Nigeria 

Solape Akinpelu CEO de Hervest au Nigeria estime que le problème de financement se pose car les femmes ne sont pas homogènes dans leurs démarches et leurs perceptions des finances.

Les femmes rurales sont confrontées à des problèmes liés à l’éducation financière à cause de leur manque d’alphabétisation, celles urbanisées pensent que les investissements, la bancarisation sont destinés aux hommes.  Il faut ainsi améliorer la participation économique des femmes avec des financements durables qui leurs profitent car elles vivent en grande partie dans les zones rurales et leurs transactions se font en cash.

 Amina Zakhnouf co fondatrice « je m’engage pour l’Afrique »

 Amina Zakhnouf co fondatrice « je m’engage pour l’Afrique », un incubateur de politique public ayant pour objectif d’augmenter la participation des jeunes dans les prises de décisions en Afrique au Maroc pense que les politiques ne sont pas suffisantes pour résoudre les problèmes en terme d’entreprenariat en Afrique.

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