L’Université Africaine de la Jeunesse et du Développement a été l’occasion pour le Centre Nord-Sud (CNS) du conseil de l’Europe d’organiser une table ronde axée sur la culture des droits de l’homme et de l’Etat de droit. Ce débat de haut niveau a été présidé par Mme Joana Gomes Rosa Amado, ministre de la Justice du CaboVerde. Il a regroupé Mr Mounir Bensalah, Secrétaire général du Conseil des droits de l’homme du Maroc, Mr Keagetswe Alex Kgotlaetsile, responsable de l’éducation, division de la jeunesse, direction de la femme, du genre et de la jeunesse, de l’Union Africaine ; Mme Roberta Bojang, du Conseil consultatif pour la jeunesse du Conseil de l’Europe, Organisation de la jeunesse pour l’Union européenne et l’Union africaine et Mme Rocio Cervera, directrice exécutive adjoint du CNS du Conseil de l’Europe.
Devant un parterre de jeunes provenant de différents pays d’Europe et d’Afrique, la ministre de la justice a abordé la question des droits humains dans son pays et à l’échelle internationale. En effet, après avoir salué l’importance de la thématique discutée lors de l’Université, Mme Rosa Amado a affirmé que « parler de droits, l’exigence de respect de l’État de droit doit inévitablement impliquer les jeunes. Il est essentiel de préserver les principes et les valeurs tels que la paix, la sécurité, la justice, l’égalité et la liberté, car sans les droits de l’homme et sans ses valeurs, il n’y aurait pas d’État de droit ».
Selon elle, il faut favoriser la transmission aux générations futures, en particulier aux jeunes, en leur offrant les outils nécessaires pour leur permettre de prendre des décisions au moment opportun. En outre, elle ajoute que « les droits de l’homme sont définis et protégés dans toutes les conventions internationales et multilatérales. Cependant, ils sont toujours violés dans de nombreux pays et régions du monde. Cette situation pousse à rester constamment vigilants afin de dénoncer les situations, corriger les comportements et agir dans la prévention et la formation contre les violations des droits de l’homme ».
D’après la ministre, les droits de l’homme jouent un rôle crucial dans un monde globalisé et rapide, et leur caractère intemporel lui confère une espèce de protection qui dépasse la simple souveraineté des États.
L’Education,un pilier fondamental pour la culture des droits de l’homme
Les panélistes ont quant à eux partagé plusieurs pistes pour promouvoir la culture des droits de l’homme et de l’Etat de droit notamment l’importance de l’éducation. Les discussions ont fait ressortir la nécessité d’une plus grande sensibilisation et d’une action concertée pour promouvoir, protéger les droits de l’homme et renforcer l’État de droit. Les intervenants tablent sur l’éducation, la formation, les renforcements de capacités ainsi que l’universalisme.
Selon José Avellino Monteiro Carvalho du conseil national des droits de l’homme du Cabo verde, « l’Education est un pilier fondamental pour la culture des droits de l’homme ». Mme Rocio Cervera, directrice exécutive adjoint du CNS du Conseil de l’Europe d’ajouter que « les strategies d’éducations ne peuvent pas se limiter dans les écoles, il faut intégrer dans le curriculum de l’éducation les droits de l’homme. L’éducation des droits doit se faire en dehors du système éducatif car il faut un changement de mindset et de comportement ».
Mme Roberta Bojang, du Conseil consultatif pour la jeunesse du Conseil de l’Europe, Organisation de la jeunesse pour l’Union européenne et l’Union africaine estime pour sa part que « les jeunes ont besoin de formation, d’orientation et de compétences pour promouvoir les droits humains ».
L’importance des conventions internationales
La question des conventions internationales, telles que la Déclaration universelle des droits de l’homme a été soulevé aussi par Mme Rocio Cervera, directrice exécutive adjoint du CNS. Elle a mis l’accent sur l’importance de la ratification et de la mise en œuvre de ces conventions par les États, ainsi que sur la sensibilisation à leur contenu par le biais de l’éducation.
Les intervenants estiment qu’il faut des actions concrètes pour promouvoir l’éducation basée sur l’universalisme des droits humains et les conventions internationales. Cela peut inclure l’intégration des droits de l’homme dans les programmes scolaires, des partenariats avec des organisations de la société civiles pour développer des ressources éducatives, etc.
En somme ,miser sur l’éducation contribuerait à former une génération de citoyens conscients de leurs droits et engagés dans leur protection.