L’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant, œuvre à développer un leadership féminin dans le domaine de la diplomatie.
La ministre de la Femme, de la famille et de l’enfant, Nassénéba Touré, a décliné ce vendredi 27 octobre 2023 à Abidjan, les projets de son département sur l’égalité des sexes, lors d’un séminaire, sous le leadership de ONU Femmes Côte d’Ivoire.
Ce séminaire qui a réuni des ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, le chef de secrétariat du Conseil d’administration de ONU Femmes et des femmes diplomates, s’est déroulé autour du thème « La diplomatie sensible au genre au service de la politique étrangère de la Côte d’Ivoire ».
Suite à la publication du Programme « Our Commun Agenda », l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution pour impulser le projet avec « le Sommet de l’avenir » qui se tiendra à New-York en 2024, et au cours duquel les Etats membres approuveront un Pacte pour l’avenir.
Pour soutenir les préparatifs du Sommet, le secrétaire général a publié une série de notes d’informations à l’effet de développer certaines propositions du rapport « Our Commun Agenda » et analyser leurs impacts sur la mise en œuvre des objectifs du millénaire pour le développement.
Le rapport du secrétaire général « Our Commun Agenda (Notre agenda commun) » appelle à un « contrat social renouvelé ancré dans les droits de l’Homme » avec la « participation active et égale des femmes et des filles » comme éléments clés.
Le nouvel agenda pour la paix identifie les structures de pouvoir qui entravent les progrès vers l’égalité des sexes et la participation pleine et entière des femmes à la vie politique et publique partout dans le monde, a indiqué Antonia Ngabala Sodonon, la représentante de ONU Femmes Côte d’Ivoire.
Diplomatie féministe
L’adoption d’une politique étrangère féministe ou politique étrangère sensible au genre consiste pour un Etat à promouvoir des idéaux et des bonnes pratiques à travers sls relations internationales afin d’atteindre l’égalité des sexes, a expliqué Mme Antonia Ngabala Sodonon.
« S’il est vrai que la proportion des femmes dans la diplomatie est en progression, on constate qu’il y a un gap. Seulement entre 20 et 25% des ambassadeurs dans notre pays sont des femmes », a déclaré la ministre de la Femme, de la famille et de l’enfant, Mme Nassénéba Touré.
« On est en laboratoire », a confié la ministre de la Femme, annonçant un programme qui va toucher 1.000 jeunes filles à travers les instituts de formations féminines, dont 200 filles ont des « vocations » dans le domaine de la diplomatie.
Elle a précisé que sur 1.000 jeunes filles, « nous allons cibler 200 qui sont venues apprendre des métiers et qui ont un niveau après le BEPC pour qu’elles puissent aller jusqu’au BAC et passer des concours pour pouvoir entrer à l’Ecole nationale de l’administration (ENA) et aller dans le volet diplomatique ».
Aujourd’hui, fera-t-elle observer, « la majorité des pays dans le monde et de la sous-région ont décidé d’ouvrir des corps d’élite militaires aux femmes. En Côte d’Ivoire, nous avons la gendarmerie et l’École militaire préparatoire de Bingerville. »
« A ce niveau, nous avons une étude qui a montré que même les femmes dans l’armée sont aussi fortes dans la stratégie militaire, ainsi que dans la négociation. Nous travaillons sur un programme pour amener ces femmes militaires à pouvoir négocier pendant les crises » après des formations, a-t-elle poursuivi.
Des avancées notables
La Côte d’Ivoire a adopté, le 14 octobre 2019, une loi favorisant la représentation des femmes dans les Assemblées élues. Le pays a également mis en place un Compendium des compétences féminines et accru le nombre de femmes dans les contingents ivoiriens dans les missions de maintien de la paix de l’ONU.
Cependant, au plan international, malgré l’adoption de la résolution 1325, les femmes demeurent sous-représentées dans les instances multilatérales. Elles continuent d’être en retrait, voire mises à l’écart des processus de paix et des négociations officielles.
La présence des femmes aux tables de négociation des accords de paix et leur contribution à la consolidation de la paix, constituent une voie sûre pour la construction d’une paix durable dans le monde, a dit le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Kacou Houadja Léon Adom.
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est sur la phase deux de la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité. L’ambassadeur du Canada, Anderson Blanc, a salué le leadership du chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
Pour lui, le pays fait figure de leader, tant au niveau sous régional que continental. Il a estimé qu’il faut une plus grande représentation de la femme et des filles dans toutes les sphères de la société pour un développement soutenu ; et cela passe aussi au niveau de la représentation diplomatique.
« Lorsque la femme est plus impliquée au niveau de la résolution des conflits, dans la diplomatie, dans la recherche de la paix et de la sécurité, on résout les conflits, les sociétés fonctionnement mieux et la femme a sa place », a soutenu le diplomate canadien.
Le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Kacou Houadja Léon Adom, a été fait champion « He For She », un mouvement lancé en 2014 par l’ONU Femmes avec pour objectif de faire participer les hommes dans le combat pour l’égalité des sexes.
Source : APA