lundi, mai 13, 2024

Maroc : l’UPF braque les projecteurs sur l’image de la femme dans la fiction et la publicité

A l’heure où les audiences connaissent un pic au mois de Ramadan

Stéréotypes

Briser les stéréotypes et sortir des standards que peuvent souvent refléter la fiction et la publicité sur la femme marocaine est aujourd’hui une nécessité. Et pour cause : bien souvent, cette image a un impact négatif sur l’esprit et le bien-être des femmes marocaines.

Quelle lecture porter sur l’image de la femme dans la fiction et la publicité marocaines ? C’est la principale interrogation posée lors du débat organisé vendredi 7 avril à Casablanca par l’UPF-section Maroc. Cette rencontre arrive à point nommé avec la période du Ramadan où la publicité et la fiction connaissent une croissance importante. «Le choix de cette thématique n’est pas fortuit, car il coïncide avec Ramadan, mois au cours duquel les chaînes nationales diffusent de nombreuses fictions, émaillées de spots publicitaires à longueur de soirée.

Aussi, et pour débattre de cette question de la perception de la femme dans la fiction et la publicité, l’UPF-Section Maroc a invité la sociologue Soumaya Naamane Guessous, Latifa Tayah, directrice département études et développement à la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), et Samia Akkariou, actrice, scénariste et réalisatrice », indiquent les organisateurs de ce débat. Il faut dire que l’image de la femme dans la fiction et dans la publicité est parfois stéréotypée. «Que ce soit dans la fiction ou dans la publicité, il va sans dire que la représentation de la femme est bien souvent en total déphasage avec le vécu des Marocaines.

Images décalées de la réalité, styles de vie idéalisés, représentations erronées et stéréotypes à foison illustrent un grand nombre de spots publicitaires et de fictions. Principale «cible marketing», la ménagère de la classe moyenne, très souvent une maman, est représentée de manière sublimée, au point de créer le mythe de la «ménagère et la maman parfaite», impactant de fait l’imaginaire populaire et rajoutant une pression supplémentaire sur le dos de la «femme réelle, de tous les jours»», expliquent les initiateurs de ce débat. Pour l’actrice, scénariste et réalisatrice, Samia Akkarioui, « l’évolution de la femme dans la fiction est à l’image de son évolution dans la société ».

Selon elle, le rôle des faiseurs d’images « est d’améliorer le regard porté sur la femme à travers les scénarios ». Et d’ajouter : « Quand j’ai commencé en tant qu’actrice, je n’avais d’autre choix que de jouer des rôles de femmes soumises. Depuis que je suis passée à la réalisation, je peux aborder des sujets qui me tiennent à cœur. Mais les réalisatrices sont souvent obligées de s’autocensurer car elles craignent de déplaire aux chaînes de télévision ». Elle explique aussi que « le souci d’esthétique et d’anoblissement de l’image au cinéma, à la télévision, dans la publicité, les réseaux sociaux ne doit pas créer de frustration. Quand il y a des écarts extrêmes par rapport aux réalités, cela doit interpeller sérieusement la responsabilité des producteurs de messages comme des diffuseurs ». Dans ce sens, la profusion des nouveaux standards inaccessibles dans la vie réelle sont source de mal-être chez beaucoup de jeunes femmes.

Ainsi, il y a urgence d’agir en raison de la forte influence de la fiction, de la publicité et des réseaux sociaux dans la construction identitaire des jeunes marocaines. « Dans la publicité, il y a certes une part de rêve, mais il y a des limites. Il faut un minimum de respect pour l’intelligence des Marocains qui passent en moyenne 6 heures par jour devant la télévision », estime la sociologue Soumaya Naamane Guessous. Elle évoque à ce titre l’importance du choix des mots dans certaines campagnes de communication et de sensibilisation, particulièrement sur des sujets tabous. Pour sa part Latefa Tayeh a souligné que « les annonceurs et les publicitaires ont compris qu’ils devaient lutter contre les stéréotypes négatifs à l’égard des femmes ».

Par ailleurs, la directrice des Études et du développement à la Haute autorité de la communication et de l’audiovisuel a dévoilé, à l’occasion de ce débat, la mise en ligne imminente d’un guide de bonnes pratiques en la matière. Il s’agit dans ce sens de préserver l’image de la femme, notamment dans la publicité, au Maroc. « Ce n’est pas qu’une affaire de femmes mais aussi d’hommes. Heureusement, on voit de plus en plus de masculinité positive », argumente-t-elle.

Source : Aujourdhui.ma

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