Instituée au lendemain des indépendances, le 31 juillet 1974, à l’occasion
du premier congrès de l’Organisation Panafricaine des Femmes (PAWO en anglais),
la Journée de la Femme Africaine n’aura pas connu de célébration officielle
comme celle de la femme, célébrée chaque 8 mars.
Le tort a été réparé ce mercredi 31 juillet depuis la région du Kabadougou,
précisément dans la coquette commune d’Odienné, qui a abrité la première
édition de la célébration de celle qui représente quatre piliers à savoir la
reproduction, la production, l’éducation et la médiation.
L’évènement, salue, encourage et promeut l’émancipation et l’égalité des droits,
et consacre, cette année, l’intérêt à la condition du genre dans la ruralité
sous le thème de « l’excellence à l’école des jeunes filles du Kabadougou,
femmes africaines de demain » qui appelle à renforcer davantage les actions
afin de garantir à la jeune fille toutes les chances de développer tout son
potentiel.
Dans les campagnes du Continent, loin de la capitale, la condition de la femme
tient encore du défi à relever, en termes de droits humains et de qualité de
vie. Il donc s’agit, pour l’Union africaine, le système des Nations unies et la
société civile que mobilise la promotion du genre, de mener un certain nombre
d’activités, alliant pédagogie et festivité.
S.E.Mme Joséphine Charlotte Mayuma Kala, Représentante Spéciale du Président de
la Commission de l’Union Africaine en Côte d’Ivoire a ainsi félicité le
Gouvernement ivoirien pour son implication personnelle à travers le président
Alassane Ouattara désigné par ses Pairs, en Janvier 2017, pour le Suivi de la
mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et de son premier Plan
Décennal (2014-2023), dont l’une des visions est une Afrique dont la croissance
est tirée par la population, ses potentiels en particulier les femmes, les
jeunes, les enfants.
Déplorant que cette fête soit rentée dans les oubliettes, elle a profité pour
lancer un appel à donner plus de responsabilités à la femme africaine qui est
une femme compétitive, dynamique et compétente.
Il s’agit d’un moment historique pour la Côte d’Ivoire, qui traduit la prise de
conscience collective de toutes les forces vives du pays, qui ont décidé de
reconnaitre et d’honorer, à travers cette célébration, le rôle indélébile et
central jouer par les femmes dans les évolutions positives de notre nation.
Ne voulant pas se faire conter l’événement, les vaillantes et chaleureuses
populations de la région ont fait massivement le déplacement pour Odienné, la
nouvelle capitale de la femme Africaine pour marquer leur fierté d’avoir été
choisies.
Pour la maire de la commune, Nassénéba Touré, cet événement, quoique
historique, vient la conforter dans sa position de défenseur de la femme, car,
dira-t-elle, depuis 2014, les femmes et les jeunes, sont au cœur de son action
avec son conseil municipal.
« Nous avons mené des activités dans ce cadre afin de permettre aux vaillantes
femmes d’Odienné de bénéficier de diverses formations, d’équipements et de
financements pour la mise en place de leurs Activités Génératrices de Revenus
(AGR), notamment dans le secteur agricole. Toutes ces actions de proximité ont
permis de relever significativement le taux de scolarisation des jeunes filles
de la région » a-t-elle rappelé non sans se réjouir de « cette prise de
conscience collective, soutenue par le Système des Nations Unies et l’Union
Africaine dont la synergie d’actions permettra assurément d’amplifier une
action commune et de fédérer tous les acteurs locaux, sur la nécessité de
permettre à ces jeunes filles de pouvoir devenir les femmes africaines de
demain. »
Forte de son expérience de 30 ans de lutte pour la Femme, un compendium des
compétences féminines qui fait ses preuves et un nouveau-né, le Créa’Paix très
attendu, Mme Euphrasie Yao, Conseillère Spéciale du Président de la République
chargée du Genre et Coordonnatrice du Compendium des Compétences Féminines de
Côte d’Ivoire (COCOFCI) a signifié que le moment était favorable pour la
région.
« Nous sommes menons depuis 8 ans le COCOF-CI. Nous avons démarré à Bouaké et
nous cherchions d’autres régions ou exporter ce compendium. Aujourd’hui et
maintenant, je demanderais qu’on vienne à Odienné ; dans les campements et les
villages pour identifier les femmes qui brillent et qu’on ne voit pas afin de
les présenter aux yeux du monde. Nous viendrons également avec le Créa’Paix » a
promis la ministre Euphrasie sous les cris de joie des centaines de femmes
réunies pour l’occasion.
Mme Awa Sylla, Représentant la Ministre de la Femme, de la Famille et de
l’Enfant a salué une évolution positive des résultats scolaires des filles au
primaires et au secondaire, même si le cap n’a pas encore été atteint. Elle a
par aussi lancé un message aux parents pour inscrire et maintenir leurs
enfants, surtout les filles à l’école pour des résultats plus satisfaisants. «
Quant au Gouvernement, il poursuivra ses efforts dans la lutte à assurer un
environnement social sain avec des écoles amies des enfants et des filles qui
deviendront des leaders de demain pour une croissance et un développement
durable du pays » a-t-elle affirmé.
En Afrique subsaharienne, alors qu’elle représente un peu plus de la
population, les femmes représentent seulement 23,9% des parlementaires. Mme
Oka–Balima Madeleine, Responsable des programmes, Représentante Résidente de
ONU Femmes en Côte d’Ivoire a dans son propos souligné l’évolution de la femme
politique qui s’explique par la mise en place de quotas comme vient de
l’accepter la commission des affaires sociales de l’assemblée nationale de Côte
d’Ivoire. Même si le pays a ratifié la majorité des normes et conventions
internationales et régionales de promotion du genre, les défis sont encore très
nombreux. C’est pourquoi, elle a rassuré du soutien de ONU Femme à accompagner
le pays sur la voie.
Seul homme à intervenir, Germain François Goun, Préfet de la région du
Kabadougou a dit aux hommes présents que leur devoir les appelle à soutenir les
femmes.
Pour encourager les femmes excellentes à l’école et dans leur domaine, 36
femmes, symboles de la réussite au féminin dans tous les domaines ont été
primées au cours de la cérémonie.
SOURCE : ABIDJAN.NET