La coalition SOAWR, un consortium de plus de 70 organisations de défense des droits des femmes dans 33 pays africains œuvrant pour la défense des droits des femmes en Afrique, a lancé un appel à l’action et à la recevabilité en conformité avec les objectifs des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre.
C’était lors d’une conférence de presse organisée à Mombasa (Kenya) ce lundi 4 décembre que la coalition s’est dit profondément préoccupée par la lenteur avec laquelle se concrétise la promesse d’égalité des sexes faite aux femmes et aux filles africaines par les États membres de l’Union africaine lors de l’adoption du Protocole de Maputo en 2003.
L’on souligne dans la déclaration « la nécessité impérieuse pour les États membres de l’Union africaine de réagir de manière proactive et d’accélérer la réalisation de cette promesse par la ratification universelle, la domestication et la mise en œuvre du Protocole de Maputo »
« Les gouvernements africains devaient faire plus pour que les droits inscrits dans le Protocole de Maputo puissent être pleinement mis en œuvre et avoir un impact positif sur le vécu des femmes et des jeunes filles du continent » a noté la coalition SOAWR.
La Coalition a également mis l’accent sur « l’importance de la ratification et de la mise en œuvre effective du Protocole de Maputo ».
« Le Protocole est un instrument juridique novateur adopté par l’Union africaine le 11 juillet 2003, que 44 des 55 pays africains ont ratifié et déposé les instruments de ratification. Il répond aux défis uniques auxquels sont confrontées les femmes et les filles en Afrique » a expliqué le texte.
« Le Protocole de Maputo a contribué de manière significative à l’amélioration de la vie de millions de femmes, à la promotion de leur autonomisation économique et sociale et à la promotion d’un environnement d’égalité et de justice » a précisé le texte.
La coalition a exhorté aux dix États spécifiques à Ratifier immédiatement le Protocole de Maputo, tout en soulignant l’engagement collectif pris par tous les chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’UA en 2003 et en 2010.
« Les pays qui n’ont pas ratifié le Protocole de Maputo exposent les femmes et les jeunes filles à des risques supplémentaires lorsqu’il s’agit de certaines protections relatives au développement économique, au leadership, aux mutilations génitales féminines et à la violence fondée sur le genre », a-t-elle fait remarquer.
La Coalition appelle en outre les gouvernements africains à adopter des lois solides assorties de sanctions sévères visant à interdire explicitement les pratiques culturelles néfastes, notamment les mutilations génitales féminines (MGF), les mariages non consensuels et les mariages d’enfants
Lors de son intervention, Hannah Forster, directrice exécutive du Centre africain d’études sur la démocratie et les droits de l’homme (ACDHRS) basé à Banjul, en Gambie, a noté que « l’article 62 de la Charte africaine et l’article 26 du Protocole de Maputo obligent les États membres à soumettre régulièrement des rapports sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Protocole de Maputo après l’avoir ratifié, afin de rester redevables vis-à-vis de leurs promesses envers les femmes d’Afrique. Malheureusement, seuls 19 Etats membres africains ont soumis leur rapport initial”.
« Ceci peut être accompli en formulant, en adoptant et en mettant en œuvre des lois et autres mesures qui garantissent les droits des femmes, en reflétant un engagement à faire progresser les droits des femmes à travers le continent », a souligné la directrice d’Equality Now pour l’Afrique, Faiza Mohamed.
« Le fait d’accorder aux femmes et aux jeunes filles le droit d’accéder aux services de santé de reproduction éliminerait le risque de grossesses précoces et non planifiées, d’avortements pratiqués dans des conditions dangereuses et d’exposition aux maladies sexuellement transmissibles, et réduirait la probabilité d’abandon scolaire », a-t-elle ajouté.
« Ceci peut être accompli en formulant, en adoptant et en mettant en œuvre des lois et autres mesures qui garantissent les droits des femmes, en reflétant un engagement à faire progresser les droits des femmes à travers le continent », a souligné la directrice d’Equality Now pour l’Afrique, Faiza Mohamed.
« Des actions correctives et positives sont essentielles, en particulier dans les domaines où les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes persistent dans la loi », a déclaré Rainatou Sow – Make Every Woman Count (MEWC).
« La date butoir pour atteindre les ODD approchant à grands pas, le moment d’agir est arrivé ; on s’attend à un engagement inébranlable de la part des décideurs politiques en vue d’établir un environnement juridique et social qui favorise l’égalité des sexes et préserve le bien-être et la dignité des femmes et des filles sur l’ensemble du continent », précise la déclaration.
Bernadette Faye