mercredi, mars 19, 2025

Un taux mondial de violence conjugale «alarmant»

Une femme sur quatre dans le monde subirait de la violence conjugale avant l’âge de 50 ans, selon une récente étude menée par des chercheurs de l’Université McGill et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’analyse, «la plus importante en son genre», selon les chercheurs, réunit 366 études portant sur plus de deux millions de femmes dans 161 pays différents.

Les résultats publiés dans la revue The Lancet indiquent qu’une femme sur sept (13 %) a vécu de la violence conjugale en 2018, soit durant la dernière année de la période étudiée (2000 à 2018). De plus, 24 % des femmes âgées de 15 à 19 ans auraient vécu de la violence conjugale.

«Ces chiffres sont alarmants, mais l’ampleur de la violence est probablement encore plus grande», ont estimé les chercheurs, puisque les études en questions ne reposent que sur des cas de violence conjugale autodéclarés.

«La violence conjugale faite aux femmes, soit la violence physique et sexuelle commise par un mari, un copain ou un autre conjoint, est très fréquente dans le monde», a affirmé Mathieu Maheu-Giroux, professeur à l’Université McGilll.

Les chercheurs ont par ailleurs relevé des variations importantes des chiffres selon les régions. Dans les pays à revenu élevé, les femmes semblent avoir subi moins de violence durant leur vie.

En Afrique, en Asie du Sud et dans certaines régions d’Amérique du Sud la fréquence de la violence chez les femmes de 15 à 49 ans était la plus élevée. Les régions où on estime que les femmes ont vécu le moins de violence conjugale durant leur vie étaient l’Asie centrale et l’Europe centrale.

En Amérique du Nord, en Europe et en Asie-Pacifique, environ 5 % des femmes avaient subi de la violence conjugale au cours de l’année précédente, selon l’analyse. Dans certaines régions d’Afrique, cette proportion pouvait atteindre 15 à 30 %.

Le Canada figure parmi les 30 pays où le taux de violence conjugale est le plus bas, tandis que le problème toucherait une femme sur 25.

Même si certaines provinces canadiennes «s’efforcent de trouver des moyens de contrer la violence conjugale», selon Mathieu Maheu-Giroux, il reste encore du travail à faire.

«Il faut donc investir dans la prévention à l’échelle nationale et mondiale», a-t-il ajouté, en rappelant que le gouvernement du Québec a approuvé en 2021 un projet pilote de tribunal spécialisé en violence conjugale et sexuelle.

«Au Québec seulement, il y a eu 17 féminicides commis par un conjoint en 2021; c’est la conséquence la plus grave de la violence conjugale et le nombre le plus élevé depuis plus de dix ans», a déploré le professeur.

Selon les chercheurs, la pandémie a joué un rôle important dans cette escalade de violence, et ce, partout dans le monde. Pour eux, il est primordial que la santé publique le prenne en compte dans la reprise post-pandémique.

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