En marge de la célébration de la journée internationale des droits des femmes, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, le Dr Jean-Jacques Mbungani, a échangé avec la gent féminine de son département sur des questions liées au genre sur le thème « L’équité des sexes contre l’égalité des sexes et l’exclusion sociale contre l’inclusion sociale ».
Les femmes du ministère de la Santé ont saisi l’occasion pour soumettre leurs préoccupations, notamment celles relatives au processus de la mise en place de la cellule genre. En clair, elles ont sollicité l’accompagnement de l’autorité de tutelle dans l’application de l’arrêté portant création, organisation et fonctionnement des cellules sectorielles genre au sein du ministère.
S’adressant au ministre Jean-Jacques Mbungani, la cheffe de la délégation, Emilia Ntumba, a déploré que rien ne soit encore fait pour la désignation et l’installation des membres de la cellule genre du ministère de la Santé, malgré l’accompagnement des cadres du secrétariat général du ministère du Genre, Famille et Enfant. « Il est important de signaler que cette cellule est déjà installée et est opérationnelle dans presque toutes les administrations, sauf à l’administration de notre ministère. Et pourtant, le chef de l’Etat insiste sur la prise en compte de la masculinité et la féminité dans nos administrations respectives », a-t-elle regretté.
Emilia Ntumba a évoqué, dans son plaidoyer, les inégalités et les violences de toutes sortes que subissent les femmes dans diverses directions comme dans les programmes du ministère de la Santé. Elle a souligné l’absence d’un cadre pouvant faire le plaidoyer pour la nomination des femmes à des postes décisionnels et de responsabilité. « Notre ministère dispose de 9 529 structures sanitaires dont 9 477 sont dirigées par les hommes (99.5%) et 62 seulement par les femmes (0.5%°) », a renseigné la cheffe de la délégation, fustigeant le fait que le personnel féminin soit toujours marginalisé, violenté sous toutes les formes et déconsidéré malgré ses capacités intellectuelles et managériales avérées.
Face à cette situation, les femmes de la Santé comptent sur l’implication de leur ministre afin de changer cette donne et aussi corriger les injustices tout en luttant contre toutes formes de violences faites à la femme au sein de son ministère.
Les assurances du ministre de la Santé
Jean-Jacques Mbungani a été très touché par ce plaidoyer des femmes de son ministère. « ... le vœu du chef de l’Etat est que personne ne soit marginalisé. Il est important que la notion du genre soit appliquée dans notre ministère », a-t-il réagi. Il a proposé que ce genre de rencontre avec les femmes de son ministère soit permanent pour réfléchir ensemble et proposer des solutions idoines à certaines revendications. « Je pense que cette approche va nous permettre d’avancer. Je demanderai au secrétaire général de s’activer rapidement afin que toutes vos revendications soient prises en compte», a-t-il indiqué.
Très réceptif, le ministre Jean-Jacques Mbungani a suggéré la mise en place d’un groupe de travail qui sera constitué d’une équipe de son cabinet et de cinq membres de la cellule genre désignés à l’unanimité par tous. « Ensemble, nous allons réfléchir pour trouver des réponses globales et pérennes pour lutter contre la violence et les inégalités dans notre secteur. Il faut vraiment corriger les erreurs en terme de violences sur le genre. Je demande que la prochaine rencontre soit organisée dans un mois avec les membres du cabinet pour que vos revendications soient examinées le plus tôt possible », a-t-il conclu.
Blandine Lusimana
Source : adiac-congo.com