samedi, mars 15, 2025

Une étude de la Banque Mondiale pointe les obstacles au travail des femmes dans le monde

Les femmes ne se voient accorder que les trois quarts des droits reconnus aux hommes ce qui les empêche d’accéder à l’emploi, de créer une entreprise ou prendre les décisions économiques, selon une nouvelle étude de la Banque mondiale publiée mercredi soir à Washington.

L’étude qui révèle les avancées de l’inclusion économique des femmes en dix ans de réformes, estime que 2,7 milliards de femmes se heurtent toujours à des obstacles juridiques qui limitent leurs options par rapport aux hommes.

« Nous devons absolument démanteler les barrières qui empêchent les femmes d’aller de l’avant et ce nouveau rapport devrait nous permettre de prouver que les reformes sont possibles, et d’accélérer le changement », indique Kristalina Georgieva, présidente par intérim du Groupe de la Banque mondiale, citée dans le communiqué de la BM.

Le nouvel indice, présenté dans le rapport de la BM évalue les étapes importantes de la vie professionnelle d’une femme, du premier emploi à la pension de retraite, ainsi que les protections juridiques associées à chacune de ces étapes. Les données couvrent une période de dix ans et chacune des 187 économies analysées étant notée en fonction de huit indicateurs.

A cet égard, les progrès obtenus en dix ans dans les domaines mesurés par l’indice sont significatifs, souligne l’étude. Au cours de cette période, la moyenne mondiale est passée de 70 à 75.

Il ressort des résultats de cette étude, que 131 économies ont introduit 274 réformes juridiques et règlementaires pour améliorer l’inclusion économique des femmes, 35 économies se sont dotées d’une protection juridique contre le harcèlement sexuel au travail, protégeant près de 2 milliards de femmes de plus qu’il y a dix ans, 22 économies ont supprimé les entraves au travail des femmes, améliorant la possibilité d’accéder à certains secteurs de l’économie qui leur étaient jusque-là interdits et 13 économies ont adopté des lois imposant le principe de l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale.

Six économies (la Belgique, le Danemark, la France, la Lettonie, le Luxembourg et la Suède) obtiennent la note maximale de 100, signe qu’ils reconnaissent les mêmes droits aux femmes et aux hommes dans les domaines analysés. Il y a dix ans, aucune économie ne pouvait revendiquer de telles performances.

Le rapport révèle cependant que nombre de femmes continuent de se heurter à des lois et des réglementations discriminantes à toutes les étapes de leur vie professionnelle : 56 économies (toutes régions du monde et tous niveaux de revenu confondus) n’ont adopté aucune réforme en dix ans pour améliorer l’égalité des chances entre les sexes.

Par région, les économies d’Asie de l’Est et Pacifique se placent au deuxième rang du classement, avec une progression de l’indice de 64,80 à 70,73 et un pourcentage d’économies réformatrices qui atteint 84 %.

L’indice de la région Europe et Asie centrale est passé de 80,13 à 84,70, soit la meilleure performance régionale hors économies avancées de l’OCDE.

La Bulgarie et la Turquie font partie des six économies ayant introduit le congé de paternité rémunéré. La région a mis en œuvre 47 réformes en dix ans, dont la plupart concernent les prestations de retraite.

L’indice des économies de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes a progressé de 75,40 à 79,09 en dix ans, la deuxième meilleure performance parmi les économies émergentes et en développement. Ils ont mis en œuvre 39 réformes sur la période considérée, dont plusieurs visant à prolonger la durée du congé de maternité Les économies de la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord ont introduit 19 réformes. La région affiche le score moyen le plus faible en matière d’égalité hommes-femmes avec un indice de 47,37. C’est aussi celle dont la moyenne progresse le moins vite, selon le rapport.

Quatre économies (l’Algérie, Bahreïn, le Liban et l’Arabie saoudite) s’étant dotées de lois contre les violences domestiques. La Jordanie a mis en place des points de retraite pour les périodes d’interruption de travail liées à la garde des enfants.

L’Asie du Sud affiche la plus forte progression moyenne, avec un indice passant de 50 à 58,36, alors que ’Afrique subsaharienne détient le record du nombre de réformes en dix ans, avec plus de 71 textes.

Si cette évolution s’explique en partie par le grand nombre d’économies constituant la région, elle témoigne néanmoins des progrès enregistrés depuis dix ans, note la Banque mondiale.

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