Selon un récent rapport de Disrupt Africa intitulé « Diversity dividend : Exploring gender equality in the African Tech ecosystem 2024 », seulement 17,3% des start-ups africaines ont été fondées ou cofondées par des femmes. Bien que ce chiffre marque une légère amélioration par rapport à l’année précédente (14,6%), il souligne la persistance d’inégalités flagrantes dans le secteur.
Des disparités géographiques et sectorielles
Le rapport révèle des variations significatives entre les pays africains. La Zambie se distingue avec 24% de start-ups ayant au moins une femme fondatrice, suivie de près par le Sénégal (23,4%), le Rwanda (22%) et le Nigeria (20,7%). Ces chiffres encourageants dans certains pays montrent qu’il est possible de faire mieux à l’échelle du continent.
Certains secteurs semblent plus accueillants pour les entrepreneures. Le legal-tech arrive en tête avec 27,6% de femmes fondatrices, suivi par la healthtech (23,4%) et les ressources humaines (22,7%). Ces domaines, souvent liés aux services et au bien-être, semblent offrir plus d’opportunités aux femmes entrepreneures.
Un accès difficile au financement et une culture à transformer
L’un des obstacles majeurs rencontrés par les femmes dans la tech africaine reste l’accès au financement. Entre janvier 2022 et juin 2024, les start-ups dirigées par des femmes n’ont levé que 289,1 millions de dollars, soit seulement 4,6% du total des fonds levés dans le secteur. Ce chiffre alarmant souligne la nécessité d’une action concertée pour rééquilibrer les opportunités de financement.
Le rapport met en lumière une réalité préoccupante : 79,3% des fondatrices interrogées déclarent avoir été victimes de préjugés sexistes dans leur vie professionnelle. Plus inquiétant encore, 72,4% d’entre elles affirment s’être senties désavantagées lors d’entretiens avec des investisseurs potentiels en raison de leur genre.
Ces chiffres révèlent l’existence d’une culture du “boys club” et de comportements misogynes profondément ancrés dans l’industrie tech africaine. Cette atmosphère hostile non seulement freine l’épanouissement des talents féminins, mais prive également le secteur d’une diversité essentielle à l’innovation et à la croissance.
Malgré ces obstacles, des signes encourageants émergent. La légère augmentation du pourcentage de start-ups fondées par des femmes et la présence croissante de femmes PDG (11,1% contre 9,6% l’année précédente) indiquent une évolution positive, bien que lente.