Une plateforme dénommée « Dynamique femme et Paix » vient d’être lancée au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et au Maniema, dans l’est de la République Démocratique du Congo. La plateforme réunit des femmes de différentes confessions religieuses des trois provinces de l’Est de la RDC, afin de « induire une forte participation des femmes à la recherche de solutions aux défis de cohésion sociale ».
Pour ce faire, les fondateurs de la plateforme encouragent « les femmes de différentes confessions religieuses à apporter leur pierre de contribution à la paix car elles sont mères, éducatrices et gardiennes de la vie ».
EIles appellent également les populations locales à être solidaires des déplacés du Nord-Kivu et à « résister aux manipulations qui conduisent à la violence en vue de ne pas tomber dans le piège des auteurs qui en profitent pour continuer à semer le chaos et à exploiter la RDC ».
Les trois provinces de l’est de la RDC vivent depuis des décennies dans l’instabilité causée par la présence de centaines de groupes armés, tant locaux qu’étrangers. Au Nord-Kivu opère principalement le M23, un groupe bien organisé et armé, soutenu par le Rwanda qui, selon les enquêtes de l’ONU, a également déployé ses propres militaires sur le territoire congolais. Entre le Nord-Kivu et l’Ituri (autre province congolaise troublée) sévissent également les djihadistes d’origine ougandaise des ADF (Allied Democratic Forces) qui ont rejoint l’État islamique. Enfin, plusieurs autres groupes armés, ethniques ou d’« autodéfense », contribuent à l’insécurité dans le Nord-Kivu.
Au moins une cinquantaine de groupes armés locaux et étrangers (d’origine rwandaise et burundaise) opèrent dans le Sud-Kivu. Les territoires les plus touchés par leur présence sont ceux d’Uvira et de Fizi-itombwe.
Dans la province du Maniema, une vingtaine de groupes armés locaux sont signalés.
Au total, dans les cinq provinces orientales de la RDC (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema et Tanganyika), on dénombre au moins 266 groupes armés (252 locaux et 14 d’origine étrangère) selon un calcul effectué en 2023 par le Coordinateur du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement et Stabilisation Communautaire (P-DDRCS).
Leur présence est alimentée par le trafic des énormes richesses de ce territoire (coltan, or, étain, bois, etc.), exploitées illégalement en l’absence de contrôle effectif du territoire par l’Etat congolais (dont les militaires sont d’ailleurs eux-mêmes accusés de participer à ce trafic).