L’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), en partenariat avec le Conseil National de régulation de l’audiovisuel du Sénégal (CNRA), organise un colloque régional sur le thème « Bâtir et réguler ensemble un environnement médiatique ouest-africain inclusif du genre ». La rencontre aura lieu à Saly Portudal (Sénégal), du 11 au 13 février 2020.
Prendront part à ce colloque plus de 60 représentants des parties prenantes à la mise en œuvre des politiques ainsi que des lois et réglementations, les mécanismes de régulation relatifs aux contenus médiatiques : représentants des Ministères de la communication, organes de régulation et d’auto-régulation, associations de défense des droits humains et des droits des femmes, associations professionnelles de médias.
Les participants viendront majoritairement du Mali, du Sénégal, du Niger et de la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire des quatre pays d’intervention du projet « Femmes, Occupez les Médias » (FOM) que l’IPAO met en œuvre depuis 2016 avec l’appui financier du Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas. Aussi y aura-t-il de représentants d’institutions médiatiques d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et au-delà, porteurs de bonnes pratiques politiques, légales, réglementaires ou de régulation.
L’objectif global de FOM est de promouvoir un environnement politique et médiatique plus sensible au genre et aux droits des femmes, en appuyant les professionnels des médias, ainsi que les organisations de défense des droits des femmes, à promouvoir la participation politique des femmes et à prévenir les violences qui leur sont faites.
Objectif global du colloque
L’objectif global du colloque est donc de renforcer les synergies entre les différents acteurs de la régulation du paysage médiatique ouest-africain et créer une dynamique régionale prompte à consolider un environnement institutionnel médiatique favorable à la production de contenus sensibles au genre.
Pourquoi un colloque sur la régulation ?
Pendant que l’image de la femme reste malmenée par les médias en général, les Etats ouest-africains ont souscrit à plusieurs obligations et d’orientations internationales et régionales visant à promouvoir un autre traitement des contenus médiatiques relatifs aux femmes et au genre. Ces cadres normatifs visent à corriger l’image et la représentation des femmes dans les médias et à y promouvoir leurs voix et leurs droits.
La Déclaration de la Plateforme de Beijing adoptée en 1995 recommande aux Etats de « mettre un terme à la diffusion d’images négatives et dégradantes des femmes ». L’Union Africaine, à travers sa « Gender Equality and Women Empowerment » (2018) prévoit de « donner aux femmes une voix dans les médias africains et l’accès à la technologie pour le savoir ». Le Chapitre 10 de l’Acte additionnel de la CEDEAO relatif à l’égalité entre les hommes et les femmes (Art 34.3) recommande aux Etats membres d’« encourager les médias à donner un accès équitable aux femmes et aux hommes en matière de couverture médiatique, y compris par le biais de l’augmentation du nombre des programmes destinés aux femmes, produits par elles, ou qui concourent à la lutte contre les clichés sexistes ».
Ces cadres et directives s’adressent à différents acteurs et précisent même différentes mesures que ceux-ci devraient mettre en place. Mais les institutions, y compris les mieux intentionnées tardent souvent à passer à l’acte : adopter et surtout appliquer les politiques et les stratégies, qu’elles ont ratifiées et promulguées.
Source : Communiqué