La 13ᵉ édition du Festival international équestre de Mata, organisée du 23 au 25 mai 2025 à Zniyed (Larbaa de Ayacha, province de Larache), s’est distinguée par une forte présence africaine, marquant un tournant dans l’internationalisation de cette célébration spirituelle, culturelle et patrimoniale. Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette édition coïncidait avec la célébration des 25 ans de règne du Souverain.
Une présence africaine remarquable
Le festival a mis l’Afrique à l’honneur avec la participation de délégations venues du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de la Mauritanie ,du Niger entre autres. Des parlementaires, élus locaux, ambassadeurs et représentants diplomatiques ont pris part aux festivités, illustrant l’importance croissante du partenariat Sud-Sud prôné par le Maroc. Les délégations ivoirienne et sénégalaise ont pris part aux conférences et rencontres. Cette présence africaine massive s’inscrit dans le cadre de l’Initiative de la façade atlantique, portée par le Roi Mohammed VI, qui vise à renforcer la coopération et la solidarité avec les pays du Sahel.
Le patrimoine source de développement économique et social
Un panel portant sur le patrimoine comme source de développement économique et social a regroupé entre autres l’honorable député Seynabou Yacine Sambe du Sénégal, Moussa Traore de la Côte d’ivoire, Nabil Baraka, président du festival, Oumar Kadawi du CGEM de Tanger.
Il est ressorti des échanges que le patrimoine constitue à la fois le reflet du présent et du passé. Il transcende les générations et peut appartenir à une famille, à une nation, à une civilisation, voire à l’humanité tout entière. En ce sens, il représente une richesse collective précieuse.
La notion de patrimoine ne se limite pas aux éléments matériels : elle englobe également des biens immatériels, tels que les traditions, les savoir-faire, les pratiques sociales ou les expressions culturelles.
Dans ce contexte, le Festival Mata illustre parfaitement le rôle du patrimoine dans le développement socio-économique. Cet événement majeur, enraciné dans les traditions équestres ancestrales, est bien plus qu’une simple célébration culturelle. Il incarne un sport traditionnel unique et met en lumière l’héritage immatériel de la région.
Organisé dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma considérée comme le deuxième poumon économique du Maroc ainsi le Festival Mata constitue un levier de développement local. Il attire les visiteurs, stimule l’économie régionale, valorise les savoirs traditionnels et contribue à renforcer l’identité culturelle.
Ce festival de référence offre ainsi une occasion de découvrir le potentiel humain, culturel et économique de toute une région, et démontre comment le patrimoine, lorsqu’il est valorisé et partagé, devient un moteur de croissance durable.
Le terroir africain mis en avant
Le salon des produits du terroir a été un autre espace de rayonnement africain : des exposants de plusieurs pays africains ont proposé artisanat, gastronomie, cosmétiques naturels et bijoux traditionnels. Les produits africains ont bénéficié d’une visibilité exceptionnelle, au sein d’un espace qui comptait plus de 80 stands marocains et internationaux. Deux Sénégalaises ont mis en valeur les produits locaux sénégalais à savoir Mme Fansar Sira Souané, Cofondatrice et gérante de « Les Vergers du Sud », et Mme Magatte Diop, représentante du Collège des femmes du Cadre National de Concertation des Ruraux (CNCR).
L’Afrique dans la musique et la culture
Les groupes musicaux parmi lesquels des africains ont animé les soirées du festival, contribuant à créer un pont culturel entre le nord et le sud du continent. Cette fusion artistique a incarné l’esprit du festival : un carrefour des identités, où spiritualité, patrimoine et dialogue interculturel se rejoignent.
Un appel commun à la paix
La dimension du festival s’est aussi exprimée à travers les messages de paix portés par plusieurs intervenants. À souligner, un appel fort à la coexistence et à la paix mondiale, avec la participation conjointe de délégations palestinienne et israélienne un geste fort de diplomatie spirituelle dans le contexte géopolitique actuel.
Mata, entre tradition soufie et ouverture continentale
Créé pour célébrer l’héritage soufi de Moulay Abdeslam Ibn Mashich, le Festival de Mata demeure un espace de transmission de valeurs universelles : tolérance, amour, spiritualité et unité. Selon Nabil Baraka, président du festival, « Mata est un symbole vivant d’un patrimoine ancestral, qui unit tradition et modernité, dans une dynamique d’ouverture sur l’Afrique et le monde ». L’événement a aussi proposé un cycle de conférences autour du soufisme, de la réforme du Code de la famille, et du rôle du patrimoine dans l’investissement durable.
