L’édition 2021 de la campagne de 16 jours contre les violences basées sur le genre à la Banque africaine de développement a pris fin la semaine dernière. Mais les activités de sensibilisation sur les impacts des violences basées sur le genre se poursuivent.
Chaque année, le Groupe de la Banque africaine de développement se joint à d’autres organisations pour marquer la campagne de la Journée internationale pour l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes, qui commence le 25 novembre et se termine le 10 décembre, la Journée internationale des droits de l’Homme.
Cette année, le groupe a observé les 16 jours d’activisme sur le thème suivant : « Que faut-il faire ? Les efforts de la Banque africaine de développement pour mettre fin aux violences basées sur le genre ».
Durant ces 16 jours, le Complexe de l’agriculture, du développement humain et social de la banque, a partagé des exemples de ses engagements pour mettre fin aux violences basées sur le genre par des courriels, des webinaires et des articles.
Les violences basées sur le genre engendrent d’énormes coûts sociaux et économiques. En 2016, les Nations unies estimaient leur coût mondial à 1,5 milliard de dollars, soit environ 2% du produit intérieur brut mondial. Une étude de KPMG (2014) révèle que les coûts des violences basées sur le genre en Afrique du Sud atteignaient 2,7 milliards de dollars par an, soit 1,3% du Pib annuel du pays. Les violences basées sur le genre sont enracinées dans les inégalités hommes-femmes, dans la façon dont les uns et les autres interagissent. Elles sont tributaires de ce qui est appris dès le plus jeune âge. Selon des dernières estimations d’ONU Femmes, près d’une femme sur trois, dans le monde a été victime de violences physiques ou sexuelles. Ces chiffres n’ont malheureusement pas beaucoup changé durant la décennie écoulée.
Bien qu’elles soient considérées comme un problème de femmes, nous pensons que les violences basées sur le genre sont une question de droits humains qui touche tout le monde, indépendamment du sexe, de l’âge, de la religion, de la nationalité, du statut social ou économique. Les hommes subissent des violences basées sur le genre, même s’il est vrai que les femmes en sont les plus grandes victimes.
Les mesures de contrôle liées à la pandémie de Covid-19, ont aggravé les violences basées sur le genre en Afrique en raison des restrictions de mouvement et de la perte de moyens de subsistance. Par exemple, au Libéria, le nombre de cas signalés de violences basées sur le genre a bondit de 50% durant cette période. En réponse, le président George Weah a déclaré, le 11 septembre 2020,que le viol était une urgence nationale. Il a lancé une Feuille de route nationale pour mettre fin aux violences sexuelles et celles basées sur le genre.
Comment le Groupe de la Banque africaine de développement contribue-t-elle à mettre fin aux violences de genre ? Les projets d’infrastructure de la Banque en Afrique de l’Est examinent les risques des violences basées sur le genre. Des activités de sensibilisation communautaire visant à mettre en place des mesures de prévention y sont déployées. Les projets d’infrastructures routières fournissent généralement l’éclairage public afin d’augmenter la visibilité le long des allées et des ponts routiers. Le but étant de réduire les risques de violences basées sur le genre.
En Afrique du Sud, la Banque a financé le Programme de soutien à la réponse au Covid-19, qui comprenait des mesures de lutte contre les violences basées sur le genre et le féminicide. Au Tchad, la Banque investit dans un projet d’éducation des filles et d’alphabétisation des femmes qui fournit des infrastructures et des services sensibles au genre. Le programme a rénové et reconstruit des établissements d’enseignement offrant un environnement d’apprentissage plus sûr. Ces activités complètent les sensibilisations sur les violences de genre et du mariage précoce dans le pays.
Les projets de la Banque dans le domaine de l’eau et de l’énergie préservent les communautés, car de nombreuses femmes et filles subissent des violences sexuelles et physiques lorsqu’elles vont chercher de l’eau et du bois de chauffe.
Ce sont là quelques exemples des actions de la Banque pour mettre fin aux violences basées sur le genre. En collaboration avec ses partenaires, la Banque s’engage à faire davantage pour mettre fin aux violences basées sur le genre grâce à son capital d’’influence. Pour mettre fin au phénomène, des lois et des politiques nationales sont essentielles ; des mécanismes efficaces de signalement sont également utiles. Les activités de sensibilisation du public sont nécessaires pour transformer les habitudes qui alimentent les violences basées sur le genre. Les entreprises publiques et privées doivent rendre des comptes sur leurs rôles. La société civile, les organisations de femmes et les partenariats avec les hommes en tant qu’alliés sont essentiels dans ce combat. Chacun doit, au niveau individuel, dénoncer les violences basées sur le genre, en apprendre davantage sur la façon d’y faire face, éduquer les autres et aider les victimes à accéder aux services appropriés.
Le Groupe de la Banque africaine de développement appelle tout le personnel et ses partenaires à prendre des mesures dans les domaines susmentionnés et à intensifier leurs efforts pour mettre fin aux violences de genre pour une Afrique sûre et prospère.
Source : Agence Ecofin