vendredi, septembre 5, 2025

Nigeria : l’exclusion des femmes freine l’ambition économique du pays

Maan Sulaiman-Ibrahim, ministre des Affaires féminines, a affirmé que le Nigeria ne pourra pas atteindre son objectif d’une économie d’un trillion de dollars tant que les femmes resteront marginalisées.

Elle s’exprimait mercredi lors du Sommet sur le genre et l’inclusion 2025 (GS25), placé sous le thème : « Nouvelles voix et nouvelles approches pour accélérer une société inclusive », organisé par le Policy Innovation Centre (PIC).

« L’ambition du Nigeria de devenir une économie d’un trillion de dollars ne pourra se concrétiser si les femmes, qui représentent plus de 50 % de la population, continuent d’être laissées de côté », a-t-elle déclaré.

Elle a rappelé que les femmes détiennent déjà 43 % des MPME au Nigeria, mais que seules 9 % d’entre elles ont accès au crédit formel. De plus, leur présence dans les postes de direction demeure insuffisante, tandis que les filles des zones rurales restent deux fois plus susceptibles que les garçons de ne pas achever leurs études secondaires.

« Ces constats mettent en lumière les obstacles persistants auxquels nous devons faire face. Mais ils révèlent aussi là où résident nos plus grandes opportunités », a-t-elle souligné.

De son côté, Udeme Ufot, président du PIC, a reconnu que des progrès étaient enregistrés en matière d’inclusion, mais à un rythme trop lent. Selon lui, les inégalités sociales ne cessent de s’aggraver, touchant de manière disproportionnée les femmes et les groupes marginalisés.

« Ce sommet nous appelle à penser autrement, à agir avec audace et à faire de l’inclusion une priorité nationale et collective », a-t-il déclaré, illustrant ses propos par des exemples concrets : « la marchande privée de crédit, la jeune fille privée d’éducation, la femme qui meurt en couches faute de soins médicaux, ou encore la personne handicapée exclue des espaces publics et de l’emploi. Chacun de ces cas est un appel à l’action. »

Dans son discours liminaire, Oley Dibba-Wadda, fondatrice et PDG du Gam Africa Institute for Leadership (GAIL), a exhorté les participants à reprendre le pouvoir par la parole et l’action.

« Nous devons utiliser nos voix et raconter nos histoires. Tout le monde ne sera pas d’accord avec vous, mais vous serez surpris de voir combien de vies vous pouvez sauver, combien de personnes vous pouvez éveiller et combien d’autres vous pouvez inspirer à devenir les acteurs du changement qu’ils veulent voir », a-t-elle affirmé, invitant le public à rompre avec les discours victimaires pour privilégier l’action.

« Personne ne nous rendra notre pouvoir. Si nous pensons qu’il est détenu par d’autres, c’est que nous le leur avons cédé. Notre nouveau mantra doit être de nous exprimer et de nous faire entendre, de nous relever, de nous secouer et de nous redresser par nous-mêmes. Nous ne sommes pas des victimes. Nous sommes, et devons rester, les créateurs de notre réalité », a-t-elle conclu.

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