Selon le Global Gender Gap Report 2025publié le 11 juin par le Forum économique mondial (WEF), plusieurs pays d’Afrique subsaharienne se distinguent positivement en matière d’égalité entre les sexes, contrairement aux pays du Maghreb, encore freinés par des facteurs culturels et sociaux profondément ancrés, tels que les normes patriarcales, les traditions religieuses ou encore la perception genrée des rôles dans la société.
En tête du classement africain, la Namibie affiche un score de 0,811, ce qui lui permet de se hisser à la 8e place mondiale, faisant d’elle le seul pays africain présent dans le Top 10 mondial. Elle est suivie du Cap-Vert (30e mondial) et de l’Afrique du Sud (33e), deux pays qui ont également enregistré de bons résultats sur plusieurs indicateurs clés.
Le Rwanda (39e), le Liberia (40e), le Burundi (44e), Eswatini (46e), le Zimbabwe (49e), le Mozambique(53e) et la Tanzanie (55e) complètent le Top 10 africain. Ces pays ont progressé dans des domaines comme la participation économique des femmes, leur représentation politique et l’accès à l’éducation.
Une méthodologie fondée sur 4 piliers
Le rapport évalue les écarts entre hommes et femmes à travers quatre dimensions principales : Participation économique, Niveau d’éducation, Santé et survie, Autonomisation politique.
Chacune de ces dimensions est mesurée à l’aide d’indicateurs tels que la parité salariale, le taux d’alphabétisation, la durée de vie en bonne santé, ou encore la proportion de femmes occupant des fonctions parlementaires ou ministérielles.
Les scores sont exprimés sur une échelle de 0 à 1, où 1 représente la parité totale. Par exemple, si 20 % des ministres d’un pays sont des femmes, ce pays obtient un score de 0,25pour cet indicateur. En complément, le rapport traduit ces scores en pourcentages pour refléter le niveau de parité atteint.
Des progressions marquées, mais aussi des reculs notables
Par rapport à l’édition 2024, plusieurs pays africains ont enregistré des avancées significatives : Le Bénin a gagné +21 places ; La Zambie+13 ; Le Cap-Vert +11 et Madagascar +8.
À l’inverse, certains pays ont connu de fortes régressions : Le Togo a perdu 44 places, la Sierra Leone 32 ; Le Mozambique 26 ; et le Kenya 23.
Un progrès mondial lent, mais constant
À l’échelle mondiale, l’Islande conserve sa première place pour la seizième année consécutive, avec un score de 0,926, dépassant ainsi les 90 % de parité, un seuil qu’aucun autre pays n’a encore franchi. Elle est suivie par la Finlande, la Norvège, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande.
Malgré des avancées, l’écart global entre les sexes n’est comblé qu’à 68,8 %. Si la tendance actuelle se maintient, la parité totale ne serait atteinte qu’en 2148, soit dans 123 ans.