Un récent rapport publié par le « End FGM European Network », « Equality Now » et le « U.S. Network to End FGM/C » met en lumière la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) dans 94 pays, dépassant les estimations précédentes. Plus de 230 millions de filles et de femmes seraient concernées, soulignant l’urgence d’une action internationale.
Une pratique sous-estimée et mal documentée
Depuis le précédent rapport de 2020, les MGF ont été identifiées dans de nouveaux pays comme l’Azerbaïdjan, le Cambodge, et le Vietnam, tandis que des preuves supplémentaires ont émergé en Colombie, en Malaisie et en Arabie Saoudite. Toutefois, de nombreux pays manquent encore de données fiables, freinant la reconnaissance et la prévention de cette pratique.
Des lois insuffisantes et un financement limité
Bien que 58 des 94 pays concernés aient adopté des lois interdisant les MGF, des millions de femmes et de filles restent sans protection. La médicalisation des MGF, notamment en Égypte, en Indonésie et au Kenya, aggrave le problème, tandis que certains gouvernements minimisent ou nient leur existence sur leur territoire. Le financement international, quant à lui, se concentre principalement sur l’Afrique, laissant l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique latine sous-financés.
Un appel à une réponse mondiale coordonnée
Les auteurs du rapport appellent les gouvernements, les organisations internationales et les bailleurs de fonds à reconnaître l’ampleur du problème et à intensifier leurs engagements financiers et politiques. La collecte de données précises et actualisées est essentielle pour développer des stratégies efficaces et garantir que les survivantes bénéficient de services adaptés à leurs besoins.
Avec l’objectif des Nations Unies d’éradiquer les MGF d’ici 2030, le rapport souligne qu’il ne reste que cinq ans pour accélérer les efforts et mettre fin à cette violation des droits humains.