Une application intégrant l’IA, dotée d’un bouton de panique, pour venir en aide aux femmes sud-africaines qui subissent un nombre affolant d’agressions est en cours d’élaboration. L’application est développée par l’association GRIT (Gender Rights In Tech).
Dotée d’un bouton d’urgence pour déployer des agents de sécurité privée, d’un espace pour sauvegarder des éléments de preuve et d’un centre de ressources, l’application comptera aussi un chatbot piloté par l’intelligence artificielle, appelé ‘’Zuzi’’, qui doit être présenté lors du Sommet pour l’action sur l’IA à Paris qui se tient les 10et 11 février 2025.
Notons qu’en Afrique du Sud, plus de 53.000 agressions sexuelles ont été signalées en 2023-24, dont plus de 42.500 viols, selon la police. La même année, 5.578 femmes ont été assassinées.
D’après l’initiatrice de l’application, Leonora Tima, il ne s’agit pas seulement d’un un projet, mais plutôt une nécessité ». Elle voulait selon elle, créer des solutions technologiques pour donner aux survivants les moyens d’agir, en veillant à ce qu’ils reçoivent une aide urgente, des conseils juridiques et le soutien émotionnel nécessaire, sans aucune barrière.
Beaucoup de violences ne sont pas signalées parce que les victimes sont stigmatisées ou rejetées par les autorités, explique Zanele Sokatsha, chercheuse au GRIT.
L’appli du GRIT veut aider les femmes depuis chez elles, car la plupart des violences ont lieu à leur domicile.
Elle propose une carte des dispensaires et refuges à proximité mais aussi un coffre-fort numérique où elles peuvent télécharger photos, vidéos ou rapports de police qui seront protégés sur les serveurs du GRIT.
L’application est gratuite et financée par des dons, notamment de la Fondation Gates et Expertise France. Elle compte déjà 12.000 utilisateurs.
Une fois téléchargée, elle peut fonctionner sans data, la rendant accessible aux plus démunies ou dans les zones rurales où le réseau est imparfait.
Zuzi, qui sera opérationnel dans les prochains mois, était initialement destiné à fournir des informations pratiques, explique Lebogang Sindani, responsable technique. Mais son répertoire a été élargi lorsqu’il est apparu que « les gens veulent confier à Zuzi des choses plus intimes, notamment sur leur santé ».