Un rapport sur les droits de l’homme a tiré la sonnette d’alarme sur l’augmentation inquiétante du nombre de femmes marocaines victimes de violences en 2022. Les maris arrivent en tête de la liste des agresseurs.
Le rapport annuel de suivi des violences contre les femmes et filles marocaines, réalisé par le Réseau du Forum Azzahrae pour l’année 2022, a révélé que les femmes au foyer souffrent le plus de la violence, dont le taux a atteint 56 %. Elles sont suivies des femmes travaillant chez les ménages enregistrant un taux de 18 %.
L’étude a ainsi enregistré un total de 2133 femmes au foyer et 697 travailleuses domestiques sur le nombre total de cas signalés lors de la période s’étalant entre septembre 2021 à septembre 2022, soit un total de 3689 cas et dont 74 % subissent ces violences au sein de leur famille.
Selon le rapport, la tranche d’âge allant de 18 à 35 ans est la plus vulnérable à la violence domestique, suivie de la tranche âgée entre 35 et 50 ans avec un taux de 33 %, puis la tranche d’âge de plus de 50 ans avec un taux de 14 %, soulignant que le mari reste le premier responsable de ces brutalités, ceci a été déclaré par 72 % d’entre elles.
Les violences psychologiques viennent en tête des affaires entendues par le réseau, avec un taux de 47 % et 1 799 cas, suivies des violences économiques, avec un taux de 45 % et 1 720 cas, puis des violences physiques avec un taux de 21 % et 808 cas.
En outre, l’étude a fait savoir que 26 % des femmes maltraitées ne prennent aucune mesure contre l’agresseur, attribuant cela à la peur de l’agresseur ou à la peur de briser la famille et d’empêcher ses membres ou les enfants de tout type de suivi, puis à la fragilité de la situation économique, ainsi que l’ignorance des démarches ou des procédures judiciaires à entreprendre. En revanche, 21 % des victimes choisissent de recourir à des cellules d’écoute dans les hôpitaux, et seulement 12 % des agressées qui se rendent dans les postes de police pour signaler l’abus.
De ce fait, le Forum Azzahrae de la femme marocaine a insisté sur la nécessité de soutenir les centres qui consacrent des cellules d’écoute pour les victimes de violences et de fournir des refuges aux agressées dans différentes régions du Royaume.
Le Réseau a notamment recommandé, par le biais des conclusions de son rapport, une révision du système judiciaire pour durcir les peines contre les agresseurs et protéger les femmes contre la violence de toutes sortes, surtout qu’il a constaté une faible interaction des vigiles avec les forces de l’ordre, puisque les centres du forum ont enregistré ensemble de cas qui ont porté plainte, mais que les autorités n’ont pas déployé les efforts nécessaires et suffisants pour leur venir en aide.
De plus, le Forum a souligné que les autorités, dans certains cas, se focalisent en particulier sur l’agression physique sans suivre les procédures à adopter en cas de harcèlement verbal ou agression morale.
Le récent rapport du HCP, intitulé « Coût économique de la violence à l’encontre des filles et des femmes : Dépenses et perte de revenus des ménages », basée sur les données fournies par l’enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes et des hommes réalisée en 2019 par le haut commissariat avec l’appui de l’ONU FEMME au Maroc, a dévoilé que les violences conjugales contre les femmes coûtent aux victimes une somme de 1,98 MMDH relative aux violences physiques.
Le HCP a également précisé que la violence à l’encontre des femmes en milieu urbain engendre, pour les victimes et leurs familles, un coût de 1,73 MMDH, contre 601 MDH en milieu rural, notant que près de 70 % du coût direct des violences physiques et sexuelles faites aux femmes, soit 1,63 MMDH est relevé dans le contexte conjugal et 15 % dans les lieux publics, soit 356 MDH tandis que 13 % dans le contexte familial avec un coût de 307 MDH.
Source : hespress.com
