L’Assemblée nationale au Bénin a voté, dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 octobre, la légalisation de l’avortement, auparavant interdit sauf circonstances exceptionnelles, dans le pays ouest-africain.
Ladite loi relative à la santé sexuelle et la reproduction stipule : »A la demande de la femme enceinte, l’interruption volontaire de grossesse peut être autorisée lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale incompatible avec l’intérêt de la femme et/ou de l’enfant à naître » .
Les autorités ont mis en avant les conditions désastreuses des avortements clandestins pour changer la loi. « La mortalité maternelle est encore un drame dans notre pays et les avortements non sécurisés y contribuent pour 20% selon les chiffres actuels. C’est face à ce périple sanitaire que le gouvernement a pris ses responsabilités », explique le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, à la presse locale. Il précise qu’au Bénin, « près de 200 femmes meurent chaque année des suites des complications de l’avortement ».
Le ministre de la Santé a pris soin de déminer le terrain tant la pression était forte. La mesure a déclenché une levée de bouclier d’une partie de la société béninoise et notamment de la Conférence épiscopale du Bénin qui, dans un communiqué la veille, affirmait que « la légalisation de l’avortement est la culture de la mort ». « Face à une décision aussi grave, les Evêques du Bénin rappellent à tous le respect inconditionnel du caractère sacré et inviolable de la vie, surtout de celle de l’innocent. L’avortement est un acte inhumain qui détruit la vie du fœtus, mais aussi celle de la mère à plusieurs égards », affirment les responsables de l’Eglise catholique au Bénin.
En rappel , L’IVG était auparavant interdite au Bénin sauf circonstances exceptionnelles, comme lorsque la grossesse était la conséquence d’un viol ou d’une relation incestueuse ou en cas de risque pour la vie de la femme.