Le Cap-Vert est en pleine période d’élections législatives. Ce pays démocratique stable voit s’affronter le MPD du premier ministre Ulisses Correia e Silva, et le PAICV, de Janira Hopffer Almada.
Le 18 avril, les Cap-Verdiens sont appelés à se rendre aux urnes pour élire leurs députés. Le pays fait preuve d’une stabilité démocratique remarquable et la consultation qui s’annonce ne laisse rien présager du résultat. En effet qui saurait dire quel sera le vainqueur les deux partis historiques.
Une alternance est possible et même envisagée entre le Mouvement pour la démocratie (MPD, centre droit) du premier ministre Ulisses Correia e Silva, et le Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV, socialiste), de Janira Hopffer Almada. Si celle-ci sort vainqueur du scrutin dimanche ; elle sera la première femme à diriger le gouvernement de ce petit pays.
Depuis 1990, est instauré le multipartisme mettant fin au régime du PAICV comme parti unique. Les premières élections libres datent de 1991. En 2016, le MPD avait défait le PAICV, au pouvoir depuis quinze ans, en s’assurant une majorité absolue de 40 sièges sur les 72 sièges de l’Assemblée nationale. Il apparaît que si alternance il y a, elle se fera naturellement, sans heurts ni fracas. Le pays est habitué à l’alternance politique.
« Le Cap-Vert est un exemple de stabilité politique et démocratique en Afrique » déclare Alioune Tine, fondateur du centre de réflexion Afrikajom Center. L’archipel est un « petit pays modèle » parce qu’il est « pratiquement le seul à ne pas connaître de crise électorale ni de crise démocratique », précise M. Tine.
« La stabilité est notre pétrole, notre diamant » confirme le premier ministre en marge de la campagne. « Pour nous, la liberté, les institutions et le contrôle du pouvoir sont une priorité » et « c’est pourquoi nous avons une opposition », ajoute-t-il au cours d’un entretien avec l’AFP à Praia.
Ulisses Correia e Silva se montre « confiant » en la sauvegarde de sa majorité absolue. Et ce alors même que son mandat ne fut pas exempte de lourds problèmes. En effet trois années d’extrême sécheresse ont éprouvé le pays, puis la pandémie de Covid-19 et ses conséquences économiques désastreuses, notamment sur le tourisme ont laissé le pays dans de grandes difficultés.
La relance de l’économie, ne se fera qu’au prix d’une large vaccination et une diversification des sources de revenu du pays. Ici apparaissent les points de dissension entre les partis candidats. L’opposition attaque le premier ministre sur la gestion de la crise sanitaire par son gouvernement et l’absence – ou la lenteur – des mesures d’aide à la population.
Les résultats s sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi.
Source : Le Monde Afrique