« Inspirer, encourager les femmes à se révéler et à innover ». L’ambition de la Journée de la Femme Digitale (JFD) est toujours d’actualité, neuf ans après sa création par Delphine Remy-Boutang, fondatrice de The Bureau, agence spécialisée dans le conseil en stratégie digitale. La place de la femme dans le monde numérique évolue peu, elle demeure très insuffisante : moins d’un tiers des emplois sont occupés par des femmes, 7 % des start-up françaises sont créées par des femmes, 41% des femmes quittent les métiers de la Tech au bout de 10 ans de carrière…
Le 8 mars prochain, journée de la femme, sera également celle de la femme digitale, au cours de laquelle sont traditionnellement remis les Margaret, prix récompensant les femmes entrepreneurs les plus innovantes et les plus dynamiques d’Europe et d’Afrique. Le prix est dénommé d’après celle qui a développé le système embarqué du programme Apollo : Margaret Hamilton, 84 ans aujourd’hui. Dans les années 1960-1970, elle dirigeait le département de génie logiciel du MIT, qui travaillait avec la Nasa sur ce projet. « Il ne faut pas avoir peur de se tromper », n’a cessé de répéter cette femme restée dans l’ombre, mais sans laquelle l’homme n’aurait pas marché sur la Lune. Elle est le « rôle modèle » auquel se réfèrent les Margaret.
Projets disruptifs
La cérémonie aura lieu cette année à l’Elysée et honorera les femmes sélectionnées le 12 février par le jury parmi les 25 femmes retenues dans six catégories. Quelque 200 candidatures ont été reçues cette année. Dans la catégorie « Entrepreneur Europe », cinq projets ambitieux et disruptifs ont été retenus. Avec Beautylitic, Candice Colin veut proposer le « Yuka de la beauté », une application de décryptage des cosmétiques permettant de proposer des améliorations aux industriels. Face à elle, Chrystele Gimaret lance le Uber du nettoyage avec Ekoklean, et la Suédoise Linnéa Kornehed développe une société de transport spécialisée dans les véhicules électriques et autonomes, les Einride Pods, probablement le projet le plus avant-gardiste de la sélection.
La catégorie « Entrepreneur Afrique » affiche des profils également très variés : la Béninoise Vena Arielle Ahouansou s’attaque à l’interconnexion des acteurs de santé. L’Ivoirienne Charlette N’Guessan traite le sujet de l’identité numérique. Sa compatriote Marietou Rachida Sorho a imaginé un système de capteurs pour analyser les besoins des plantes en engrais. Et la Sud-africaine Nneile Nkholise propose un système de surveillance de bétail.
Rôles modèles accessibles
Comme les années passées, la JFD honorera également des femmes intrapreneures en Afrique et en Europe. La nouveauté 2021 consiste en la création des Margaret Juniors, pour révéler les rôles modèles accessibles et démystifier les filières technologiques et les carrières dans le digital », explique Delphine Remy-Boutang, présidente du jury d’experts s’est réuni le 12 février à la Sorbonne pour sélectionner les lauréates, qui seront révélées au grand public le 8 mars. Les lauréates bénéficieront d’une visibilité médiatique d’une valeur d’un million d’euros, d’accès à des programmes d’accompagnement, d’opportunités de prises de parole lors d’événements internationaux et d’accès aux réseaux des partenaires de la JFD, ainsi qu’au JFD Club. Elles recevront également des équipements numériques et un soutien financier.